Saturday 11 January 2014

9a. Pinker, S. Language Acquisition

Pinker, S. Language Acquisitionin L. R. Gleitman, M. Liberman, and D. N. Osherson (Eds.),
An Invitation to Cognitive Science, 2nd Ed. Volume 1: Language. Cambridge, MA: MIT Press.
The topic of language acquisition implicate the most profound questions about our understanding of the human mind, and its subject matter, the speech of children, is endlessly fascinating. But the attempt to understand it scientifically is guaranteed to bring on a certain degree of frustration. Languages are complex combinations of elegant principles and historical accidents. We cannot design new ones with independent properties; we are stuck with the confounded ones entrenched in communities. Children, too, were not designed for the benefit of psychologists: their cognitive, social, perceptual, and motor skills are all developing at the same time as their linguistic systems are maturing and their knowledge of a particular language is increasing, and none of their behavior reflects one of these components acting in isolation.
Given these problems, it may be surprising that we have learned anything about language acquisition at all, but we have. When we have, I believe, it is only because a diverse set of conceptual and methodological tools has been used to trap the elusive answers to our questions: neurobiology, ethology, linguistic theory, naturalistic and experimental child psychology, cognitive psychology, philosophy of induction, theoretical and applied computer science. Language acquisition, then, is one of the best examples of the indispensability of the multidisciplinary approach called cognitive science.
Harnad, S (2014) L'Univers de Chomsky. À babord: Revue sociale es politique 52.

Harnad, S. (2008) Why and How the Problem of the Evolution of Universal Grammar (UG) is Hard. Behavioral and Brain Sciences 31: 524-525



Cours 1



Cours 2


Cours ISC1000 2016 1:


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Cours ISC1000 2016 5:


53 comments:

  1. Commentaire et question sur l'effabilité du langage

    L’effabilité serait une propriété du langage naturel selon laquelle toute proposition (une affirmation vraie ou fausse) peut être énoncée en langage naturel. La preuve donnée par M. Harnad que le français possède cette propriété va comme suit. Si une proposition ne peut être énoncée en français, alors dis-moi quelle est cette proposition. Or, si tu peux me dire ce qu’elle est, alors elle peut être énoncée en français, ce qui contredit ton affirmation de départ.

    Cette démonstration est complètement circulaire. On suppose (par définition?) que toute proposition peut être énoncée, alors que c’est exactement ce qu’on voulait démontrer.

    L’effabilité du langage naturel est une tautologie: les propositions sont des choses qui se disent, et évidemment qu’on peut dire tout ce qui se dit.

    Pourquoi donc avoir inventé ce mot?

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    1. La thèse de la traduisibilité/effabilité

      Bonne critique. Mais c'est un peu plus nuancé que ça.

      La thèse de la traduisibilité est un défi: Dis-moi (en n'importe quelle langue que je comprends, C) quelque chose qu'on ne peut pas dire EN n'importe quelle autre langue (P), et dis-moi aussi pourquoi ça ne peut pas se dire en P. Si je parle P, je le traduirai; si je ne parle pas P, je montrerai comment on peut le traduire quand-même, utilisant les moyens que tu m'as fourni, en expliquant (en C) pourquoi ça ne peut pas se dire en P.

      Il y a deux moyens de ce faire. De façon interne et directe, traduisant quand-même la proposition, en P. Ou de façon indirecte, parlant des propriétés de la langue P, en P.

      Exemple: Supposons qu'il y a une langue, P, dans laquelle on peut faire des comparaisons sur la même dimension ("homodimensionnelle") (donc on peut énoncer la proposition "ceci est plus long que cela") mais on ne peut pas faire des comparaisons ("hétérodimensionnelles") sur deux différentes dimensions : En français c'est un peu marginal à juger si on peut bien dire "ceci est plus long que cela est large": en anglais c'est parfaitement normal: "this is longer than that is wide."

      Alors qu'est-ce qu'on peut dire en français à sa place, pour pouvoir quand-même énoncer cette proposition? "La longueur de ceci est plus importante que la largeur de cela" (traduction interne), ce qui transforme (traduit?) une comparaison hétérodimensionnelle (long/large) en une comparaison homodimensionnelle (important/important).

      Traduction "externe": Si la longueur de ceci excède la largeur de cela il y des langues dans lesquelles on peut dire que "ceci est plus long que cela est large," mais en français, parce que la comparaison entre deux dimensions est interdite, on ne le dit pas comme ça. On dit...

      Donc, je répète le défi: Si quelqu'un soutient qu'une proposition qui peut se dire en français ne peut pas se dire en langue P, dis-moi (en français) ce que c'est, et pourquoi ça ne peut pas se dire en P, et je montrerai (en français) comment le dire en P.

      Donc la thèse de la traduisibilité est une thèse,un peu comme la thèse (faible) de Turing: Ce n'est pas un théorème, qu'on peut démontrer vrai et nécessairement vrai par une preuve mathématique sous peine de contradiction. Ni une théorie scientifique, qu'on peut confirmer avec les données expérimentales. C'est une thèse, qui tient jusqu'à ce qu'on ne trouve un contre-exemple. Mais ce n'est certes pas une tautologie.

      Quant à la thèse d'effabillité, dont j'ai dit qu'elle est équivalente à la thèse de traduisibilité, c'est un peu comme la pauvreté du stimulus et la catégorie non-complémentée de "LÉLEK" dont j'ai parlé (où il n'y a que les exemples positifs):

      Si quelqu'un soutient qu'il existe une proposition (une affirmation sujet/prédicat) qui ne peut s'exprimer en aucune langue, il faut en fournir un exemple. Et lorsqu'on fait ça, on l'a verbalisé. Sans ça, c'est comme déclarer qu'il existe une force mystérieuse dans l'univers, mais ce n'est pas possible de la détecter ou mesurer, d'aucune façon. (On peut dire la même chose concernant une contre-force mystérieuse qui neutralise la force mystérieuse, et là c'est pire qu'une tautologie car c'est une affirmation sans contenu qu'on peut affirmer aussi arbitrairement que son déni. Pas moyen de la falsifier.)

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  2. L’acquisition du langage chez l’humain ne serait possible que si une composante innée était disponible. Deux constatations importantes à l’égard des langues naturelles supportent cette idée d’une fonction innée du langage.

    D’abord, la rapidité et facilité avec laquelle un enfant apprend sa langue maternelle : normalement, dès l’âge de 3 ans, un enfant peut exprimer ce qu’il pense afin d’être compris, et ce peu importe la lange apprise et ses difficultés. La 2e constatation qui milite en faveur d’une fonction innée du langage est qu’on a découvert, qu’à la base, toutes les langues naturelles respectaient une grammaire universelle, ou UG pour Universal Grammar. Cette UG doit être distinguée de ce qu’on entend couramment d’une grammaire, qui n’est que celle apparente en surface lors de l’élocution (celle qu’on apprend à l’école !). La UG est composée de règles indépendantes des langues naturelles qui autorisent des ordres préétablis comme corrects des catégories syntaxiques de mot (sujet, verbe, complément, etc).

    On a aussi démontré qu’il était impossible qu’un enfant puisse apprendre cette UG, parce qu’il y avait un manque de stimuli : l’enfant ne fait pas d’erreur de UG (bien qu’il puisse en faire au niveau de la grammaire de surface), ni ses parents, il n’est donc exposé à aucune rétroaction pour inférer les règles de l’UG.

    La question la plus intéressante est comment une telle UG aurait pu être développée au cours de l’évolution. Il est difficile d’imaginer un avantage de survie associé aux règles spécifiques d’une grammaire : en fait, un langage basé sur une grammaire beaucoup plus simple que la UG aurait permis un avantage équivalent du point de vue de la sélection naturelle (du moins pour l’époque où elle aurait pu apparaître). Il semble donc difficile d’expliquer comment cette UG aurait pur être élaborée, petite étape par petite étape, sur plusieurs centaines de milliers d’années d’évolution. Et comme l’UG est la même pour tous les humains, il faut qu’elle ait été développée avant que les langues naturelles n’aient commencé à se différencier. Il faut même que nous descendions tous des premiers humains l’ayant complètement développée (à moins qu’on suppose qu’elle ait pu se développer plusieurs fois avec exactement le même résultat !).

    Chomsky suggère que l’UG est liée à la manière dont notre cerveau pense, ce qui serait une spécialisation d’une fonction plus générale du cerveau, développée bien avant l’apparition du langage parlé. Peut-être pourrions nous chercher des équivalents de cette UG dans d’autres fonctions spécialisées du cerveau, comme nos habiletés d’élaboration d’outils ?

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    1. Excellent résumé. Mais en quoi est-ce que les contraîntes formelles et abstraites de l'UG pourraient elle provenir de l'élaboration des outils?

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    2. Les habiletés de création d’outils impliquent le suivi d’une procédure séquentielle pour amener une idée à un objet, ce qui n’est pas sans rappeler l’intention d’exprimer quelque chose comme avec le langage. La procédure d’élaboration d’un outil implique la catégorisation d’objets qui servent différents usages : certains objets sont utilisés pour donner des attributs à d’autres, par exemple une pierre pour briser un morceau de bois en plus petits morceaux. Ceci n’est pas sans rappeler l’usage des groupes « verbes » sur les groupes « objets » dans la grammaire. Les « adjectifs » ressemblent aux attributs des morceaux que l’on doit trouver pour produire un outil (de telle forme, de telle robustesse, de telle longueur, etc.). Il y a aussi toute la sérialisation des étapes qui sont à respecter dans les deux cas, incluant des itérations et récurrences pour des parties des objets à construire (ce qui se produit dans le cas de phrases complexes).

      Le développement de nos habiletés manuelles pourrait donc avoir créé une fonction d’élaboration de « recettes » qui ont pu évoluer vers une grammaire vraiment universelle (dont la UG de Chomsky serait une spécialisation).

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    3. En quoi est-ce que toutes ces habilités impliqueraient ou ressembleraient à ceci? On sait bien ce que c'est de créer et utiliser les outils. Il faut savoir tout aussi bien ce que c'est que l'UG!

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  3. Après la lecture des articles recommandés, une question d’importance reste sans réponse: qu’est-ce que la grammaire universelle? Plus précisément, quelles sont les règles dont elle est constituée, et, si elles ne sont pas explicitées, alors comment peut-on savoir qu’elle existe?//

    Commentaire sur l’article de Pinker

    L’article de Pinker soulève dans sa quatrième question le problème de la « régularisation ». En l’absence de contre-exemples à des phrases bien formées, et de correction aux phrases mal formées, comment l’enfant fait-il pour ne pas apprendre un langage qui ne dépasse pas les limites du français? Autrement dit, comment fait-il pour savoir ce qui n’est pas du français?

    En apprentissage machine, ce problème est résolu en utilisant un mécanisme de régularisation. Ce mécanisme va favoriser les hypothèses et les règles de généralisation les plus « simples », dans un sens déterminé à l’avance, et va défavoriser les hypothèses inutilement complexes.

    La régularisation permet d’effectuer des apprentissages en l’absence d’exemples négatifs. Par exemple, si M. Harnad affirme que les tables, les chaises, et les chiens sont « Lélek », je pourrai penser que « Lélek » signifie « avoir 4 pattes », sans avoir d’exemples de ce qui n’est pas « Lélek », car c’est mon hypothèse la plus simple.

    Est-ce que la grammaire universelle pourrait être un coproduit d’un mécanisme de régularisation inné, peut-être spécifique au langage? Est-ce que la grammaire universelle est exactement ce mécanisme de régularisation, mais exprimé dans le vocabulaire des linguistes?

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    1. Je suis d’accord avec toi quant au fait que malgré la lecture des textes, ce qu’est précisément la Grammaire universelle (ou UG) n’est pas tellement clair. Je comprends bien que nul n’a été en mesure de d’offrir d’alternatives claires et précises à l’UG, ni d’ailleurs d’offrir de théorie qui serait en mesure de démontrer que l’enfant apprend à faire des phrases grammaticalement bien formées par instruction ou par induction. Je trouve aussi que la relation au processus de régularisation est intéressante. La régularisation réfère toutefois à des apprentissages qui ne sont pas forcément innés (catégorisation), mais ce processus se fait-il de manière innée? L’enfant qui grandit dans un contexte où deux langues sont présentes au sein du domicile, sera corrigé sur la grammaire de syntaxe. Il se peut aussi qu’il mélange des mots des deux langues au sein d’une même phrase. Toutefois, le mot choisi ne divergera pas sur le plan du sens, ce qui amène la dimension innée de la UG, dans ma compréhension que ce que c’est. Il apprend que syntaxiquement, il ne peut pas mélanger des mots d’anglais et de français pour faire une phrase grammaticalement acceptable. Mais il a tout de même compris que sémantiquement, sa phrase transmet la proposition souhaitée. En ce sens, est-ce que la régularisation serait un processus inné qui permet à l’enfant de catégoriser les apprentissages?

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    2. 1. On ne peut pas savoir ce qui est la grammaire universelle sans l'étudier techniquement, dans les cours linguistiques sur l'UG, tout comme on ne peut pas savoir ce qui est la topologie algébrique sans l'étudier techniquement dans les cours de maths. Les intuitions concernant ce qu'elle pourrait être ne peuvent pas remplacer cette connaissance technique. Regarder ceci pour avoir le goût.

      2. Le problème de la pauvreté du stimulus est le problème de l'absence des exemples négatifs -- l'absence des exemples de locutions qui ne sont pas conformes avec l'UG. L'enfant n'en entend pas, parce que les locuteurs n'en prononcent pas (sauf s'ils sont des linguistes Chomsiens!). Et les enfants ne les prononcent pas non plus. Donc pas d'erreurs à corriger. Donc les enfants savent déjà les règles de l'UG en ce sens qu'ils ne produisent que ce qui est conforme à l'UG.

      (Les linguistes produisent des locutions non-conformes à l'UG, en éprouvant des hypothèses concernant ce qui pourraient les règles de l'UG. Puis ils décident si les locutions conforme à ces hypothèses sont ou ne sont pas conforme à l'UG. C'est ainsi que les linguistes (en équipe, à travers des années et des années) se créent une base de données d'exemples positif et négatifs suffisamment riche pour pourvoir apprendre ce qui sont les règles de l'UG. Mais ils font ça en consultant leurs jugements concernant ce qui peut se dire et ce qui ne peut pas se dire -- ce qui leur paraît dicible et ce qui leur parait anomale. Et ces jugements à leur tour sont dérivé du fait que ces linguistes, comme tout le monde, ont déjà l'UG dans leurs têtes, implicitement, et là ils ne sont en train que de l'expliciter. (C'est ensuite le résultat de leurs recherches qui fournit les détails techniques qu'on apprend dans les cours linguistiques sur l'UG.)

      3. La régularisation ne règle pas le problème de la pauvreté du stimulus pour l'UG. La régularisation concerne le fait que l'UG est universelle, mais elle a des paramètres qui sont propres à certains sous-ensembles des possibles langues, et pas à d'autres (par exemple, si l'ordre est sujet/objet/verbe ou objet/verbe/sujet, si on laisse tomber les pronons: je viens en français, vengo en espagnol, etc.

      (Ces paramètres, contrairement aux règles de l'UG, sont apprenables, et appris: pas de pauvreté du stimulus. Mais il y a un biais d'ordre de priorité entre les paramètres, et c'est de ça qu'on parle quand on parle de l'ordre d'acquisition des langues.) Bref, Pinker est en train de confondre les règles inapprenables de l'UG avec les paramètres apprenables de l'UG et leurs biais prioritaires en apprenant les langues particulières. (Peut-être que Pinker sait la différence, mais pas le lecteur frère-cadet qui compte sur lui pour expliquer tous ces mystères...)

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  4. Pour article de Pinker, S. Language Acquisition. in L. R. Gleitman, M. Liberman, and D. N. Osherson (Eds.),
    An Invitation to Cognitive Science, 2nd Ed. Volume 1: Language. Cambridge, MA: MIT Press.


    Cher frère et soeur cadet, l'acquisition du langage est capital pour les sciences cognitives parce que toute les théories de la cognition ont essayé de l'expliquer. L'étude scientifique de l'acquisition du langage a commencé à la même époque que la naissance de la science cognitive, dans la fin des années 1950. Chaque fois que nous parlons, nous révélons quelque chose sur la langue, ce qui en fait un système très complexe. L'apprentissage d'une première langue est quelque chose que chaque enfant fait avec succès, dans une affaire de quelques années et sans avoir besoin de leçons formelles.

    L'esprit est composait de capacités sensorielles plus qui régissent les changements progressifs dans le répertoire comportemental d'un organisme. Par conséquent, la langue doit être apprise, il ne peut pas être un module et la pensée doit être une forme de comportement verbal. Chomsky a soutenu que l'acquisition du langage falsifié ces croyances en un seul coup parce que les enfants apprennent les langues qui sont régis par des principes très subtils et abstraits et ils le font sans indices environnementaux à la nature de ces principes. Pour Chomsky l'acquisition du langage dépend donc d'un module innée, spécifique de l'espèce qui est distincte de l'intelligence générale.




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    1. Pour apprendre une catégorie -- pour apprendre ce qui sont les attributs qui distinguent les membres des non-membres -- il faut avoir eu assez d'exemples de membres et de non-membres. Les non-membres sont les exemples négatifs.

      Pour la grammaire ordinaire, on a beaucoup d'exemples de ce qui est conforme au règles et ce qui n'est pas conforme. On entend les erreurs, on fait les erreurs, et on est corrigé. Pour la grammaire universelle (GU), on n'entend pas d'erreurs, on fait pas d'erreurs, on n'est pas corrigé. Tout ce qu'on prononce, tout ce que disent les autres, tout est conforme aux règles de la GU.

      Pourtant, il existe des règles de la GU, elles sont abstraites et complexes, mais personne ne le viole, et personne ne nous les explique explicitement. (Personne ne les sait sauf les linguistes dans les années récentes.)

      L'absence des exemples négatifs est « la pauvreté du stimulus ». C'est impossible pour l'enfant d'apprendre à parler conformément à la GU sans exemples négatifs. C'est impossible pour n'importe quel système d'apprentissage. Et pourtant l'enfant parle conformément à la GU d'emblée.

      Donc les règles de la GU doivent être innées.

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  5. Résumé de texte « l'univers de Chomsky » :

    Chomsky pose l'existence de la grammaire universelle pour expliquer notre « capacité à apprendre une langue, quelle qu'en soit la nature », qui serait commune à toutes les langues.

    Si nous sommes tous capables de déterminer si une phrase est grammaticalement correcte ou non, ce serait grâce à l'existence de règles implicites que l'on suit tous inconsciemment depuis notre plus jeune âge : celles d'une « grammaire universelle ».
    On remarque en effet que le jeune enfant produit rapidement des phrases inédites grammaticalement correctes, bien qu'il ne les ait jamais entendues avant de les prononcer (ce n'est pas juste de l'imitation). Chomsky pose alors la thèse que les règles de grammaire universelle seraient donc non pas acquises, mais innées. De plus, ces règles ne viendraient pas d'une sélection naturelle au cours de l'évolution.

    Dans le langage, les symboles sont toujours liés à une sémantique. Chomsky pense que le lien entre le sens et la syntaxe dans une langue est une condition essentielle pour pouvoir penser.
    Ensuite, notre langage et nos pensées seraient régis par des contraintes implicites dont nous ne nous rendons pas compte, qui permettraient l'existence de la grammaire universelle.
    Ainsi, celle-ci serait donc directement reliée à la pensée. Toute pensée pourrait donc être exprimée selon les règles de la grammaire universelle, et des phrases non conformes à cette grammaire seraient alors des pensées mal exprimées.

    Cependant, ces affirmations ne sont pas empirement vérifiables, ce qui amènera de nombreux auteurs à les critiquer.
    En revanche, aucun d'entre eux n'a pu prouver que les règles de la grammaire universelle peuvent être apprises ; et personne n'a non plus pu lui trouver une substitution inverse qui fonctionne. Pour cela, il faudrait proposer une autre théorie expliquant quand même le fait que nous puissions distinguer une phrase grammaticalement correcte d'une autre qui ne l'est pas, et qui aurait en plus des règles qui puissent être apprises explicitement par les enfants, ou qui auraient pu évoluer avec notre espèce. Aucune théorie de ce genre qui fonctionne n'a pu être émise jusqu'à présent.

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    1. et d'où proviennent les contraîntes sur la pensée?

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  6. Cela va à l'encontre de toutes les théories béhavioristes, dans lesquelles on pense que l'acquisition du langage n'est que le produit d'une interaction avec l'environnement, par un processus de stimulus réponse.
    De même pour les théories constructivistes, où l'on considère que toute connaissance est construite par l'expérimentation avec l'environnement (tout est appris, rien n'est inné).
    Cependant, dans la mesure où tout nouveau né possède des structures cérébrales destinées au langage (air de borca et de wernicke), il paraît logique de penser que tout être humain est biologiquement conçu pour apprendre à parler, et donc qu'il y a un caractère inné dans l'acquisition du langage … La vision de Chomsky me paraît donc plus cohérente.

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    1. Attention: C'est sûr que la capacité d'apprendre une langue est innée, génétiquement codée, et unique à notre espèce. Mais personne ne contesterait ça. Et la grammaire conventionnelle (ainsi que le vocabulaire et la phonologie) s'apprend ainsi, grâce à cette capacité innée de les apprendre. Mais l'UG est différente; elle n'est pas apprenable à partir des données disponibles à l'enfant. C'est un cas particulier, et pose des problèmes particulières. C'est l'UG qui est innée, pas juste la capacité d'apprendre l'UG.

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  7. Résumé + questionnement du texte "L'univers de Chomsky"

    Chomsky se demande ce qui est nécessaire dans le langage afin de pouvoir affirmer qu'on parle réellement une langue, qu'on la maîtrise. Il se demande comment on est capable de distinguer rapidement et sans faute (pourrait-on dire instinctivement?) une phrase grammaticalement correcte d'une incorrecte.

    D'emblée, on constate qu'il est impossible que cette grammaire universelle ait été apprise par instruction ou par induction. D'abord, même si la phrase nous est « grammaticalement inconnue», qu'elle n'est pas d'une forme habituelle, nous sommes capable de dire si elle est bien formée ou non. Nous ne nous sommes donc pas fait enseigner cette grammaire.

    Puis, on s'est demandé si elle ne pouvait pas être apprise par essais-erreurs (forme d'induction inconsciente). Ici, Chomsky répond que l'enfant commet des erreurs de grammaires classiques (et qu'elles sont corrigées) mais qu'il ne produit pas d'erreur dans la grammaire universelle parce qu'il connaît ces règles inconsciemment, il ne les a donc pas entendu de ses parents et ils les répètent ou bien s'est fait corrigé. C'est inconscient. Par contre, ce passage soulève un questionnement chez moi : qu'est-ce que la grammaire universelle, si on dit qu'elle n'est pas les règles de grammaires qu'on apprend à l'école? Je ne comprends pas très bien, il me faudrait des exemples, si cela est possible.

    On parle aussi du scénario darwinien dans lequel la grammaire universelle est apprise naturellement, biologiquement, car elle apporte des avantages à l'espèce. Il n'y a cependant aucune preuve démontrant la possibilité d'apprentissage de ces règles.

    Pour Chomsky, cette grammaire universelle est innée, c'est une loi naturelle mais d'ordre logique, voir mathématique et physique. On observe toutefois une différence immense entre les mathématiques et
    la linguistique : en mathématiques, les symboles ne sont pas nécessaire rattachés à un sens dans la réalité, en linguistique, symbole et sens sont indissociables.

    La théorie de Chomsky n'a pas été invalidée, mais elle n'a pas non plus été validée.

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    1. "On parle aussi du scénario darwinien dans lequel la grammaire universelle est apprise naturellement, biologiquement, car elle apporte des avantages à l'espèce. Il n'y a cependant aucune preuve démontrant la possibilité d'apprentissage de ces règles."

      Elle ne serait pas apprise mais aussi innée: "Hard coded" dans la structure du cerveau. Selon moi, si ce n'était pas une question de "Hardware", les autres primates pourraient apprendre à parler. Le manque de succès des intelligences artificielles dans ce domaine est aussi selon moi une preuve de sa forte composante innée. On doit programmer un nombre astronomique de règles "innées" pour qu'un ordinateur soit capable de traduire un texte d'une langue à l'autre. Il le fait sans comprendre le sens des mots et en se basant sur une immense banque de données de traductions humaines. Le résultat est souvent plus que ridicule.

      "qu'est-ce que la grammaire universelle, si on dit qu'elle n'est pas les règles de grammaires qu'on apprend à l'école?"

      Pour ce que j'en comprend, c'est le language dans lequel ton cerveau pense. Tu traduirait cette grammaire universelle dans ta langue à chaque fois que tu construit des phrases. Je crois que c'est une illusion de penser qu'on "Cognise" en français. On a cette impression parce qu'on essaie toujours de mettre nos pensées en mot.

      Il y a d'anciens cas documentés d'humains sourds et muets incapables de lire sur les lèvres, de lire ou d'écrire ou de prononcé des mots. Ces personnes étaient pourtant capable de planifier leur journée, ils avaient une notion du temps et pouvaient réfléchir aux objets et aux gens.
      En fait, on a même pas besoin de penser à ces personnes, les chimpanzés sont capables de faire tout ce que j'ai mentionné plus haut.

      Selon certain, la grammaire universelle expliquerait pourquoi les langues naturelles se ressemblent autant. Ouioui, le Chinois et le Français se ressembleraient énormément! En tous cas, beaucoup plus que les langues artificielles que les linguistes peuvent inventer. On dirait que les langues se développent en incorporant une règle plutôt qu'une autre de manière arbitraire. Par contre, par rapport à toutes les règles imaginables, ce sont presque toujours les même qui ont évolué dans les langues de manière indépendante.

      En tous cas, c'est ce que j'en comprend de ce qu'on m'a vulgarisé.

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    2. Justement, comment se développe la grammaire universelle chez les personnes sourdes et muettes de naissance, si c'est effectivement le cas ? Comment le vérifier si le seul moyen de voir la grammaire universelle est la capacité d'apprendre une langue orale ?

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    3. 1. Comme indiqué ci-haut, pour comprendre ce qui est la grammaire UG il faut l'étudier techniquement, dans les cours de linguistiques: en voici une goutte.

      2. Les langues gestuelles des sourds-muets sont des langues, comme les langues orales; elles sont toute conformes à l'UG.

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  8. Dans la huitième section de son article, Pinker aborde un problème que présente le premier apprentissage du langage par les enfants nommé le «bootstrapping problem». Le nom de ce problème est dérivé de l’expression anglaise «to lift oneself up by her or his bootstraps», qui renvoie à l’image d’un individu essayant de se soulever lui-même en tirant sur les lacets de ses souliers; on voit bien que c’est impossible et que, sans aide extérieure, l’individu ne pourra jamais décoller du sol. Or, c’est justement, à la première impression, une situation analogue à celle de l’enfant essayant d’apprendre le langage. Même si l’enfant a une certaine connaissance innée des règles grammaticales générales, cette connaissance ne lui sert à rien s’il ne peut pas identifier, dans le langage, les différentes catégories de mots (noms, verbes, adverbes, etc.) auxquelles s’appliquent ces règles. Ce n’est que lorsque l’enfant aura appris à différencier ces catégories de mots que ses connaissances innées pourront lui être utiles et lui permettre de déduire toutes les règles grammaticales de la langue qu’il essaie d’apprendre. Ainsi, comme dans le cas de l’individu essayant de se soulever lui-même, on a l’impression que la situation présente une certaine circularité, qu’il manque quelque chose à l’enfant pour pouvoir apprendre le langage par lui-même. Toutefois, contrairement à l’individu essayant de se soulever lui-même, on sait que l’enfant connaît un succès éclatant dans son entreprise : comment est-ce possible? Tel est le «bootstrapping problem».
    La solution que propose Pinker à ce problème est la suivante. Les enfants se servent du fait que la sémantique influence, bien que de manière contingente, la syntaxe. En effet, en connaissant le sens de certains mots ou groupes de mots, on peut déduire leur catégorie grammaticale ainsi que les règles qui les régissent. Par exemple, bien que tous les noms ne désignent pas des objets, si l’on veut désigner un objet, le mot qu’on utilisera sera un nom; les enfants peuvent donc classer les mots que l’on utilise pour nommer des objets dans la catégorie des noms. Ainsi, si les enfants réussissent, à l’aide du contexte, à comprendre le sens des mots, ils pourront classer les mots les plus simples dans leurs bonnes catégories grammaticales ainsi que déduire les règles grammaticales simples à l’aide de leur connaissance innée de la grammaire. Une fois cela fait, ils pourront utiliser leurs connaissances nouvellement acquises pour déduire le sens des mots plus abstraits et déduire les règles de grammaire complexes.

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    1. C'est l'UG qui est inapprenable. Les catégories grammaticales (ainsi que le vocabulaire, les catégories, la phonologie, la grammaire conventionnelle) sont toutes apprenables.

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  9. Dans l'univers de Chomsky (Harnad, 2014), Chomsky postule que "la structure de la grammaire universelle est liée par la structure de la pensée." Pourquoi n'est-ce pas l'inverse ? Ce serait la structure de la pensée qui est liée à la structure de la grammaire universelle. Lorsque nous pensons nous entendons une petite voix dans notre tête qui parle selon la structure de la grammaire universelle, ne serait-ce donc pas cette dernière qui organiserait notre pensée ?

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    1. Peu importe si c'est l'un ou l'autre, le problème est l'origine (et la fonction adaptative) de cette structure.

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  10. J’ai un questionnement, par rapport à une conclusion qui est tirer dans le texte. Dans la section « The course of langage acquisition », Pinker affirme que les bébés comprennent les phrases en utilisant leur syntaxe. Il démontre ceci, en citant une étude dans laquelle des bébés entendent différentes phrases, alors qu’ils ont deux écrans devant eux, ils regarderont plus souvent l’écran où ils peuvent voir l’action énoncé dans la phrase.

    Par contre, je trouve la conclusion « Ils comprennent en utilisant la syntaxe » trop forte. Le fait qu’il regarde l’écran où se déroule l’action pourrait être expliquer par autre chose. Leur système de compréhension des phrases est en construction, ils ont aussi acquis de l’expérience, ils auront donc une plus grande chance de regarder l’écran qui est décrite dans la phrase, mais sans nécessairement comprendre la phrase par sa syntaxe. Un peu comme lorsque nous apprenons à différencier deux catégories et que nous avons une intuition, mais sans nécessairement être capable d’expliquer pourquoi. Nous ne pouvons clairement pas parler de compréhension.

    Il y a peut-être d’autre étude qui aide à clarifier ceci, existe-t-il d’autre étude qui démontre la compréhension de la syntaxe des bébés?

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  11. On explique dans le texte de Harnad ce qu'est la Universal grammar. Il s'agirait d'un ensemble de règles compliquées et abstraites de grammaires que nous ne connaissons qu'implicitement et que tous les langages suivent rigoureusement. Si ces règles ne sont pas suivies, soit nous ne comprenons pas le sens de ce qui est exprimé, soit cela ne se pense pas.
    Chomsky a argumenté que puisque que ces règles semblent toujours respectées, même par un enfant, elles doivent être innées. L'enfant ne démontre pas d'apprentissage par essai-erreur, mais plutôt, lorsque son système cognitif lui permet de parler, il respecte directement les règles, implicitement bien sur. L'enfant ne peut les avoir apprises depuis la naissance, car il n'a pas été en contact avec assez mots et de phrases pour avoir compris et intégré l'ensemble des règles qu'il est en mesure de suivre. D'autant plus, que pour apprendre, il faut avoir une rétroaction pour savoir ce qui ne fait pas partie d'une catégorie de choses, donc, puisqu'aucun adulte ne parle en ne respectant pas les règles de la grammaire universelle, comment aurait-il pu les apprendre autrement?
    «The hard problem arises because UG has no apparent adaptive advantages»
    Il faut donc chercher à expliquer évolutivement pourquoi et comment la grammaire universelle serait encodée génétiquement. Il faut donc trouver un avantage adaptatif.
    Cependant, il n'y aurait pas en fait d'avantages adaptatifs très clairs. La solution proposée par Christiansen & Chaterest est que le langage serait un lui-même un organisme qui peut varier evolutivement et que le développement des langages a été déterminé par la capacité que cet organisme dans notre cerveau avait de catégoriser des référents et de traiter des symboles (il reste que le langage est de la computation). Je ne suis pas certain de comprendre les détails de leur théorie, mais je comprends que le problème est que cela reste qu'il faut expliquer comment cet organisme est apparu, comment cette capacité a évolué.
    Donc le problème reste de définir ce que serait l'avantage adaptatif, car si c'est inné, cela doit donc être un produit de l'évolution qui, au fond, n’est que la transmission des variations génétiques qui ont mené à une plus grande reproduction. Il faut donc que ces gènes, pour avoir été transmis, mènent à un avantage adaptafif, sinon ils se seraient perdus.

    Dans le second texte de Harnad, on peut lire que Chomsky suppose que la pensée serait lié au langage. Il me semble que si on peut partir de la prémisse qu'il y a un avantage adaptatif au langage, et que si le développement du langage serait lié au développement de la pensée, est-ce que l'avantage adaptatif aurait été le développement des capacités de planification, de raisonnement logique, soit de petits modules liés à l'intelligence?

    Très spéculatif:
    Et est-ce que les animaux ont une UG? même s'ils n'ont pas de langage? Est-ce qu'ils «réfléchissent» en fonction de règles similaires? Si on peut démontrer que les animaux (grands singes) respectent des règles de raisonnement aussi strictes que nous pour l'UG, est-ce que cela démontrerait que la pensée n'est pas lié au langage? Ou que pour nous humains, le langage aurait pu être une expression de la pensée, mais qui ne serait pas la seule expression possible?

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    1. Peu importe si les règles de l'UG sont les règles du langage ou les règles de la pensée, d'où proviennent-elles, si elles ne sont pas apprenables? Et que sont leurs avantages adaptatifs? En quoi est-ce que la planification, le raisonnement ou les petits modules de l'intelligence auraient besoin de l'UG? (Pour ça, il faut avoir une idée technique d'à quoi ressemblent les règles de l'UG...)

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  12. Ludovic Hébert


    Cher frère sœur cadet/cadette la théorie de l’apprentissage consiste en quelque sorte à quatre étapes. La première est la classe du langage. Les enfants apprennent la langue qui est le plus en contact. La deuxième étape est celle de l’environnement. L’environnement d’apprentissage est celui où les parents sont présents. L’enfant reçoit des entrées linguistiques et non linguistiques. Le troisième point est celui de la stratégie d’apprentissage. L’apprenant forme des stratégies d’apprentissage et tire des conclusions suite à la compilation des entrées. Cela permet de régulariser les entrées que l’apprenant reçoit. La quatrième et dernière étape est celle du critère de succès. Les apprenants font des hypothèses et tirent des conclusions en fonction des entrées reçues. Les apprenants font indubitablement le bon choix dans presque tous les cas. Le quatrième critère dépend des trois autres étapes. De plus, une des façons d’inculper le langage est le mamanèse (motherese). Selon les études, les bambins favorisent les phrases qui sont formulées en mamanèse que les phrases destinées entre deux adultes. Une autre stratégie d’apprentissage du langage est le correctif appliqué par les parents. Un exemple négatif permet à l’enfant d’apprendre sur les formes acceptables ou non de sa langue.

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    1. Peu importe si l'apprentissage est par induction (essai, erreur, correction) ou par instruction, ce n'est que les règles de la ordinaire qui peuvent s'apprendre à partir des exemples disponibles à l'enfant, pas les règles de l'UG. On ne comprendra rien si on ne fait pas la distinction. (Le vocabulaire et la phonologie s'apprennent, sans problème.)

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  13. La grande question de l’acquisition du langage traverse bien des domaines (génétique, psychologie, sociologie philosophie, etc). Elle est complexe et loin d’être résolue entièrement. Plusieurs opinions et théories sont lancées et entremêlées, sans avoir trouvé une réponse claire, plausible et complète. Selon Chomsky, la capacité à apprendre une langue (qu’elle qu’en soit la nature) s’explique grâce à la grammaire universelle, commune à toutes les autres langues. La grammaire universelle est un principe, encore assez abstrait (dans le sens où ses composantes précises ne sont pas trouvées en entier) qui implique qu’une matrice générale peut être trouvée dans chaque langue possible. Les composantes du langage universel sont utilisées par toutes ces langues. Celle-ci devrait être innée, car il est démontré que les enfants n’ont pas l’information suffisante dans leur environnement pour apprendre cettedite langue. Cet argument se nomme l’argument de la pauvreté des stimuli. L’argument de la pauvreté des stimuli (APS) est cité dans plusieurs textes, par différents auteurs. La définition suivante provient de la vision de Pullum et Scholz dans le texte «Empirical Assessment of Stimulus Poverty Arguments». D’abord, cet argument découle de du paradigme du nativisme linguistique. Le nativisme linguistique prétend que l’enfant possède des connaissances innées (donc non acquises par l’expérience). L’APS, à travers la vision des nativistes linguistiques, implique comme mentionné plus haut que l’enfant vient à apprendre une langue et cela, sans avoir suffisamment d’information pour l’apprendre.
    La théorie de la grammaire universelle, si validée, viendrait peut-être répondre à ces questions polémiques qui se posent en acquisition du langage, comme justement s’il est inné, ou acquis par l’expérience? Pour contredire Chomsky, certains diront que cette propriété est apprise, par essais-erreurs, comme l’apprentissage du langage normal (c’est-à-dire le langage courant, qui diffère à travers les différentes langues), où l’écoute phonétique des conversations et des mots prononcés par les parents, ainsi que l’imitation de ceux-ci par l’enfant lui permet d’apprendre le langage. Toutefois, il est démontré que la grammaire universelle ne peut s’apprendre par l’instruction, c’est un concept encore peu expliqué mais les enfants ne font pas d’erreur quand ils parlent avec la grammaire universelle (il est même démontré que les exemples positifs et négatifs que reçoivent les enfants sont non constants et n’apportent pas d’aide significative à l’apprentissage du langage normal).

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    1. C'est l'absence (pas la non constance) des exemples négatifs pour l'UG qui est en jeu.

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  14. D’autres hypothèses, analogues à certains concepts, sont lancées, comme la vision de Gold (et d’autres) et de l’apprentissage du langage.
    Le scénario de son évolution selon eux, comporterait quatre parties :
    1. D’abord, la nécessité de la présence d’un langage visé (parlé dans la communauté de l’enfant), celui qui doit être atteint par l’apprenti.
    2. Ensuite, l’environnement. C’est l’information que l’apprenti doit assimiler pour avoir le langage. Les symboles du monde.
    3. En possédant une stratégie d’apprentissage. En utilisant l’information dans l’environnement, l’apprenti peut en tirer des hypothèses sur le langage visé et déterminer si elles sont concordantes avec le langage visé.
    4. Finalement, un critère de succès. Les hypothèses de l’enfant ne seraient pas aléatoires et après un certain temps, elles pourraient être analogues ou homologues au fonctionnement du langage parlé dans sa communauté.
    Les hypothèses mentionnées dans le dernier point représentent, selon les auteurs, une des capacités de l’enfant pour apprendre le langage. En fait, ce serait que celui-ci crée des algorithmes qui eux créent des hypothèses qui serviraient à déterminer si l’information est concordante avec les sorties du langage de leur environnement.
    L’acquisition du langage est une question bien discutée aujourd’hui. Toutefois, les observations de cet apprentissage sont fascinantes. La maturation du système du langage pendant les jeunes années de l’enfant est un exemple fascinant et peut être une des meilleures voies pour comprendre l’acquisition du langage. Plusieurs facteurs comme les synapses, la taille cerveau, son poids, l’épaisseur du cortex cérébrale évoluent rapidement durant cette période. L’enfant arrive même à un certain point où il possède 50% plus de synapses que les adultes. De plus, les enfants possèdent une plasticité plus prononcée au niveau du circuit d’apprentissage du langage. Ainsi qu’une différence entre les individus qui elle dépend de l’effort, de l’attitude, du temps de l’évidence, de la qualité de l’enseignement, du talent, etc.
    L’acquisition du langage se fait dans les premières années de vie d’un humain en partie grâce à une sensibilité et une distinction des différentes phonétiques et le contrôle de la musculature associée à la bouche. Ils ne font que sortir des sons pour peut-être les concorder avec le langage réel. À partir d’environ 18 mois, l’amplitude du vocabulaire de l’enfant augmente, il pourrait apprendre 1 mot toutes les deux heures (sauf lorsqu’il dort). Il continuerait d’apprendre à ce rythme à travers l’adolescence. En plus, la syntaxe primitive commence, il y peut associer deux mots (ex : tout sale). Cette combinaison est commune à travers les cultures. À partir de la fin de la deuxième année, milieu de la troisième, les enfants transitent vers la capacité de conversations grammaticales. Ce changement se fait rapidement, la séquence exacte n’est pas trouvée. Aussi, comme la grammaire est exponentielle (en raison de son système combinatoire), l’apprentissage en est accéléré. Durant cette explosion de grammaire, les phrases de l’enfant deviennent plus longues et plus complexes. Donc, à l’âge de trois ans, dans la majorité des cas, les enfants ne mélangent que rarement l’ordre des mots et appliquent des règles de grammaire à leurs phrases. Bref, mis à part quelques règles de grammaire plus complexes et quelques erreurs communes, l’enfant possède toutes les parties du langage avant qu’il n’est 4 ans. Finalement, les capacités de l’enfant sont encore un mystère, mais une chose est sure, elles sont incroyables et complexes.

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    1. Il faut distinguer les règles de la grammaire ordinaire, que l'enfant apprend, des règles de la GU, que l'enfant ne peut pas apprendre car il manquent les exemples négatifs. L'hiérarchie d'hypothèses de Gold porte plutôt sur l'apprentissage des paramètres de la GU et non pas l'apprentissage GU elle-même. L'apprenabilité des paramètres n'est pas contestée.

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  15. La grammaire universelle est un ensemble de règles implicites qui permet à un individu de parler correctement. Il nous est possible d'affirmer rapidement si un phrase est grammaticalement correct ou incorrecte. Or ce n'est pas la grammaire que nous apprenons à l'école. J'ai du mal à dissocier ces deux types de grammaire. Comment pouvons présenter des phrases grammaticalement incorrectes (selon la grammaire universelle) si nous ne sommes pas capables d'expliciter les règles qui constituent la grammaire universelle ?

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    1. On n'apprend pas les règles de la GU car on n'entend pas d'erreurs de GU, on ne fait pas d'erreurs de GU, et donc on n'est pas corrigé. C'est ça l'absence des exemples négatifs.

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  16. Les études sur l’acquisition du language on besoin des recherches de la linguistique pour pour affiner leurs théories. La théorie de la grammaire universelle est la théorie de base sur laquelle il faut se fier pour mener les recherches sur l’acquisition du language chez l’enfant. Les enfants débute en recherchant les significations des phrases comme totalité qu’ils décomposent ensuite.Les recherches empiriques semblent demontrer qu’il réussissent à constituer des phrase grammatical,comme s’ils arrivaient à extraire les règles gramatiquales de quelque phrase pour les appliqué à d’autre,brefs ils actualiseraient une potentialité.Il y aurait une structure qui permettrait de donner une cohérence au énoncés,qui ne serait pas apprise et que les enfants utilisent pour constituer des énoncés et le dévoilement de ses structures par les recherches empirique permettrons de determiner ces structures.

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    1. Et cette structure s'appelle la grammaire universelle (GU)...

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  17. Texte Univers de Chomsky

    Chomsky s’est simplement demandé quelles seraient les capacités nécessaires à chacun pour pouvoir apprendre à s’exprimer de manière grammaticalement correcte dans une langue quelconque ?
    L’hypothèse est la suivante : étant donné que les animaux et les machines programmées ne sont pas pourvus de telles capacités (on peut également se demander pourquoi, dans une perspective évolutionniste, les animaux n’ont pas acquis de telles capacités), il est probable que les humain.e.s aient une structure innée leur permettant d’apprendre n’importe quelle langue. Ceci expliquerait notamment la difficulté pour l’IA de programmer un logiciel de traduction capable de générer des phrases syntaxiquement correctes dans toutes les langues. Pourquoi ? C’est à mon sens la difficulté peut-être insoluble de modéliser toutes les composantes innées de l’hypothétique grammaire universelle. Si nous voulons avoir un software compétent dans la traduction de toutes les langues, il faudrait à mon sens être capable de comprendre tous les mécanismes qui régissent une telle structure innée. Est-ce tout simplement possible ?
    L’hypothèse de l’innéisme de l’UG est venue de l’observation suivante : les enfants corrigent eux-mêmes des phrases syntaxiquement mal formées alors qu’ils n’ont jamais suivis l’instruction de cette règle. Il est aisé de conclure selon certains scientifiques qu’une structure innée et universelle précède l’apprentissage de toute langue par induction (essais ou erreurs) ou même par instruction !
    Désormais, il faut se demander comment se fait-il que tout ce qu’un enfant produit dans sa phase d’apprentissage est conforme aux règles de la GU alors que l’on ne les lui a jamais apprises. Bien plus, si la GU est implantée dans notre tête : l’est-elle dans notre cerveau ? Dans notre capital génétique ?
    Personnellement je ne vois pas comment est-ce qu’on pourrait réussir à corroborer l’une ou l’autre de ces hypothèses…
    L’une des premières méthodes envisagées serait la suivante : si la GU est une structure organique ou biologique, alors elle peut être expliquée par la théorie de l’évolution darwinienne. « C’est le scénario darwinien habituel de la variation génétique et de la sélection naturelle en fonction des avantages (ou désavantages) pour la survie et la reproduction. » Or pourquoi est-ce qu’une explication de l’intégration de la GU dans notre cerveau est problématique dans une perspective évolutionniste ? Car on ne sait pas expliquer en quoi est-ce qu’il serait avantageux pour la survie et la reproduction de notre espèce de formuler des propositions conformes à la GU. Dit autrement, en quoi respecter les règles de la GU participerait mieux à ma survie que de respecter le contraire de ces mêmes règles ? (règles qui, par ailleurs, sont connus d’un très petit nombre de personnes : linguistes spécialisés etc.).
    Si l’explication évolutive échoue, quel modèle explicatif sera suffisant pour parvenir à percer le mystère de la GU ?

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    1. 1. Je dirais que le problème de la traduction automatisée est plus liée à la sémantique (le sens) qu'à la grammaire (la syntaxe, peu importe si c'est la grammaire ordinaire ou la GU). C'est peut-être même lié au problème de l'ancrage des symboles (ce qui n'est non plus un problème syntaxique).

      2. Ce n'est les enfants qui corrigent les erreurs GU. C'est les adultes qui ne les corrigent pas -- parce que l'enfant n'en produit pas.

      3. Oui, la question de l'avantage adaptatif de la GU -- pas du langage en général, mais de ls GU -- est sans réponse. (Il y aussi le problème de la progessivité: si elle a évolué de façon Darwinienne, est-ce que la GU a paru tout-à-coup ou graduellement, composante par composante, chaque composante apportant des avantages?)

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  18. J’ai compris que ‘’la pauvreté du stimulus’’ est l’absence de exemple négatif pour apprendre la Grammaire Universelle, alors ça doit être innée. En plus tous les langues suivent ces règles. Sans avoir d’exemple négatif il est impossible d’apprendre quelque chose.

    Tout que nous apprenons, nous le faisons par essayer, renforcement et amélioration (se nous avons besoin). Si tout qu’on dit suivre la GU, il est impossible de penser à une apprentissage. Tous les peuples au monde on ‘acquis’ cette grammaire.
    Par contre la grammaire ordinaire est apprise, elle a des réglés singulières que suivre la GU quand bien apprise.

    Ça serait impossible d’apprendre quelque chose sans avoir des exemples négatifs de ça que ne fait pas partie de la GU. Nous ne pouvons pas nommés ces règles non plus parce que seulement les linguistique qu’ont fait un cours comprendre techniquement qu’est-ce qu’elle est la GU.

    Sans toute comprendre cette GU j'ai ne suis pas sure avoir bien eu l’importance de cette grammaire. Se nous l’avons tous et que nous faisons toujours la bonne utilisation de ces règles pour quoi l’étudier?

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    1. Pourquoi étudier quoi que ça soit?

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    2. I have understood it better after reading more texts about it. But i still a little confused as what is Universal Grammar.

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  19. Speech is unique to humans and it reveals something about the nature and structure of language. By looking closer at speech, it is possible to unveil what lies beneath any speaker’s mind. To speak is to manipulate symbols, we now know that. What rules is the speaker exactly following by doing so is exactly what linguists and cognitive scientists seek. Symbol manipulation, unlike symbols themselves, is not random past a certain degree. There must be an algorithm regulating speech. There are two kinds of rules (algorithms) generating speech. There are 1) the rules of universal grammar and 2) the rules of grammar unique to every language (spanish, french, english) that are arbitrary. The rules of universal grammar underlie all languages, they are innate therefore unlearnable. These rules are unknown to the majority of people. On the other hand, ordinary grammar rules are learned by trial and error. School teaches us how to formulate syntactically well written phrases according to those rules. These ordinary grammar rules are arbitrary because they are not the same form english to spanish or from french to german.

    Question for Harnad :

    If, as it was stated before, words are symbols - arbitrary symbols - that are grounded to a referent, isn’t the speaker manipulating referents. We always manipulate meanings before we manipulate symbols. Despite the fact that grammar rules differ from language to language, the speaker of any language is still referring to things out there in the world. What Pinker says about the child vocalizing first is erroneous. Yes, he is making sounds but meaning has already emerged in the child’s mind. Verbal communication has to be triggered by some environmental necessity first. Verbal capacities are latent and waiting to be triggered. Chomsky says that language evolved from an urge to express internal mental states and not necessarily from an urge to communicate. What we call the structure of language is what should be called the structure of thought. Therefore, “the structure of language” is always present and always working towards something. It cannot not exist. So, what we are really looking for is to understand the way someone thinks, isn’t it? And the way someone thinks is what the rules of universal grammar are and because we are always thinking it is impossible to violate those laws. Can this be right?

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    1. Chomskian Cartesianism or Platonism?

      (On "Chomsky's Universe")

      First, it's not that "UG is innate, therefore unlearnable": it's that "UG is unlearnable, therefore innate."

      Second, you are right that the meanings of words and strings of words (category names, simple A-is-B propositions) would be somewhat understandable even without UG, or even ordinary grammar. And it remains an open question how independent grammar can be from meaning (except in purely formal languages such as mathematics): the "autonomy of syntax."

      But, yes, Chomsky thinks that UG is not just the rules of language, but the rules of thought (or "human thought" itself: An ineffable thought is not a thought (or it cannot be thought: it is unthinkable, at least by the human brain). So all (human) thought is effable -- i.e., verbalizable. As such, Chomsky holds that it is thinking itself that is UG-compliant, not just its expressibility in language.

      But is this the solution to the problem of where UG comes from? Would the fact that UG is the universal rule system of thinking rather than just the rule system of speaking mean we no longer need to explain UG's evolutionary origin and function?

      The only way to escape this is to argue that there is something universal -- not just biological -- about thinking, in much the same way that there is indeed something universal (not biological) about logic and mathematics. Some formal rules aren't a matter of choice or convention (let alone evolution): They are necessary in order to reason or compute at all. One important example is the law of non-contradiction: "P" (any proposition) cannot be both T (true) and F (false) at the same time. And from this universal truth many others follow (whether or not we know them, or can prove them). Linguists sometimes call these rules of "logical form" or "Platonic truths" (things that are universally true, necessarily true, true in every possible world, part of the nature of "being true").

      So one way to construe UG as rules of thought is to say that it is somehow like these necessary truths of logic or maths: that just as there are universal, Platonic laws of logic, there are universal, Platonic laws of thought: violate the first and you can't reason or compute, violate the second and you can't think.

      The trouble is that with the formal laws of logic, you can show (or at least point to) why they are logically necessary: With the formal laws of thinking, it's not clear that you can do that, or anything like that. Logical necessity is not at issue.

      And, to make things worse, I think Chomsky may not believe the effability hypothesis (that langauge can express any and every possible proposition): He can be interpreted as believing that, because of limitations on the human brain, we cannot know (hence cannot think, hence cannot express) everything that's true. This sounds as if he believes that there exist true (subject/predicate) propositions that we can never express or understand -- or think.

      I'm not sure I have understood Chomsky on this. He might just be saying that there are propositions that we could express in words, if we could discover them, but we are just not equipped to discover them. That would be a far less radical interpretation -- but it would still leave unanswered the question of how or why it would be true that anything that is thinkable needs to be UG-compliant because of the "Platonic" (or "Cartesian") nature of thought (Descartes just thought ideas were "innate," but not in the evolutionary sense, because Darwin was still centuries away).

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  20. Pinker and Bloom

    Comme il a été discuté en classe, l’article de Pinker et Bloom me laisse plutôt insatisfait puisqu’on dirait que le deux auteurs ne font que se mettre des œillères pour ce qui est de la question de la grammaire universelle. Les auteurs défendent la position d’un langage émergé selon les lois de la sélection naturelle. Je concède aux auteurs que le niveau de complexité du langage est difficilement attribuable à un autre phénomène que la sélection naturelle et que sa fonction possède des avantages évolutifs. Je m’attaquerai cependant à l'argument des auteurs selon lequel le langage peut émerger de façon par étapes intermédiaires.

    Les auteurs soutiennent le point suivant dans leur introduction : The language of industrial societies are no more complex than the grammars of hunter-gatherers; Modern English is not an advance over Old English. Ce concept respecte notre règle de l’effabilité (règle que tout langage respecte et selon laquelle un langage peut exprimer toute les propositions imaginables) et la théorie de la grammaire universelle (selon laquelle les langues ont en commun certaines règles universelles). Ainsi, selon cette perspective historique, le langage ne serait plus en évolutions. Bien sûr, des changements dans la grammaire surviennent mais la complexité est stable depuis longtemps. Même si je n’ai pas de d’argument, je trouve contre intuitif que le langage puisse avoir évolué jusqu’à atteindre le plafond de complexité que nous avons aujourd’hui.
    Au point 5.2 Pinker and Bloom font l’argument suivant : No single mutation or recombination could have led to an entire universal grammar, but it could led a parent with an n-rule grammar to have an offspring with n+1 symbol rule grammar […] It can also lead to a parent with no grammatical rule at all and just rote association to have an offspring with a single rule. Or, quel avantage possède un sujet avec une seule règle grammatical? Quel avantage peut nous apporter une grammaire incomplète sur le plan des règles? Si l’argument des deux auteurs est valable, pourquoi n’observons-nous pas des anomalies génétiques ou les enfants possèdent n-1 règles de grammaire universel? Finalement, comment se fait-il que les grands singes n’observent pas cette règle d’évolution graduelle du langage? À mon avis, le langage n’a d’avantage évolutif que lorsqu’il est complet.

    Pour ces différentes raisons, je pense que le langage ne peut avoir évolué graduellement. Ainsi, je soutient que le langage est un effet secondaire du développent des structures permettant la cognition. Je pense que ces structures permettant le langage peuvent avoir évolués selon la sélection naturelle et qu'à un certain stade ces structures ont permis l'émergence d'un langage complet en remplacement d'un système de communication moins efficace tel le mime (par exemple).

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  21. Problème of the Evolution of UG : cielo et commentaires

    La difficulté du problème évolutionniste de la Grammaire Universelle est un problème difficile, puisqu’elle n’expose pas concrètement d’avantages adaptatifs qui pourraient expliquer sa transmission génétique (comme nous l’avons vu dans les cours 7 et 8), et ainsi justifier l’argument que la Grammaire Universelle est innée chez l’humain.

    La Grammaire Universelle, soit l’ensemble de règles grammaticales suivies par tous les langages pensable et compréhensible par l’Homme, est innée puisqu’elle ne peut être apprise. Cette dichotomie est irréfutable puisque ce qui ne peut être appris à la suite de la naissance doit être encodé avant. Ce qui prouve que la Grammaire Universelle ne peut être apprise tient du fait qu’il n’existe aucun résultat négatif à l’application; soit que tout ce qui est langage répond aux règles de la Grammaire Universelle. Autrement dit, aucun contre-exemple à la Grammaire Universelle ne peut être produit et respecter la base du langage : pensable et compris de l’humain. Le fait qu’aucun exemple négatif ne peut être produit, il est impossible de déterminer, dans le cas fictif de l’apprentissage de la Grammaire Universelle, qu’un sujet est dans l’erreur. Ce critère d’erreur est impératif à l’apprentissage pour discerner les bonnes pratiques des mauvaises et ainsi appliquer les théories d’enseignement de façon adéquate.

    En reconnaissant que la Grammaire Universelle est innée, il faut justifier que cette capacité peut être transmise génétiquement. Pour qu’un gène soit transmis, il doit démontrer son utilité quant à la reproduction de l’espèce, puisque le gène n’a tendance qu’à encoder que le minimum nécessaire. Cette démonstration s’appelle l’avantage adaptatif, soit la meilleure solution équipée chez l’espèce pour répondre aux critères de son environnement.

    Christiansen & Chaterest avanceront que les règles langages seraient comme un organe indépendant du cerveau qui aurait évolué avec l’Homme et que les langages incompréhensibles se seraient vus éteint; que la Grammaire Universelle serait la solution la plus adaptée qui aurait survécu pour former les langues encore utilisées aujourd’hui. Or, cette théorie n’explique en aucun cas les critères de cette sélection naturelle ni la complexité de ces règles grammaticales.

    Cependant, à mon sens il est clair que le langage régi par les règles de la Grammaire universelle offre plusieurs avantages notamment quant à la coopération entre individus. Pour optimiser la coopération entre individus, des outils de communication optimaux doivent être développés pour comprendre autrui; dans cette perception évolutionniste, il fait du sens que la Grammaire Universelle soit un produit de la mutation des gènes. Or, cette affirmation ne vient pas non plus expliquer la complexité des règles, mais pourrait tout de même expliquer son avantage adaptatif. La Grammaire Universelle serait encodée dans les gênes puisqu’elle répond, par extension, en temps que meilleur solution, à la reproduction de l’espèce dans un environnement hostile où l’Homme se voit relayer à la position de proie dans plusieurs situations. Prenons par exemple l’homo sapiens versus le mammouth, l’Homme à développer des tactiques de chasse fondées sur la coopération pour vaincre l’opposant et ainsi survivre; la communication comprise par tous et pensable par tous est le fondement de ces tactiques puisqu’elle permet la coordination de chaque membre. La complexité des règles provient-elle alors d’un raffinement des outils en réponse à la complexification de l’environnement (avancé technologique)? Si c’est le cas pouvons-nous retracer cette complexification par rapport aux besoins subséquents à l’évolution de l’environnement?

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  22. La grammaire universelle, décrite par Chomsky, suppose que toutes les langues parlées dans le monde ont des caractéristiques communes qu’elles se partagent entre elles. On a inconsciemment et collectivement toujours suivi ces règles sans se rendre compte de leur existence.
    Il a également été supposé que la grammaire universelle était forcément innée. L’argument en cette faveur est que l’enfant en apprentissage parvient très rapidement à produire des phrases grammaticalement juste et ce malgré le fait qu’il n’est pas appris ni par imitation, ni par induction.
    L’induction est un apprentissage par essai-erreur, donc comme il n’y a pas d’erreur puisque l’on suit tous la grammaire universelle, on élimine l’induction ? L’apprentissage par induction n’est-il pas encore plus puissant dans un système où tous les exemples sont vrais ? Comme je ne comprends pas la Grammaire Universelle et que je n’ai pas de connaissance en linguistique, il m’est très difficile de comprendre les conclusions énoncées par Chomsky.
    A première vue, je pourrais adhérer au fait que la grammaire universelle soit innée et codée dans notre génome, et il ne me semble pas incompatible à ce que le génome est évolué avec les années puisque le langage est très favorable à la survie et l’évolution de notre espèce en favorisant une instruction et une catégorisation par le biais d’un échange verbal.

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  23. Suite à ma lecture de « L’univers de Chomsky » de N. Chomsky et de S. Harnad, Chomsky nous parles d’une grammaire universelle, qui nous donnerait la capacité ‘d’apprendre une langue, quelle qu’en soit la nature’. Mais il soutient que cette ‘grammaire universelle’ serait innée à l’homme, alors que F.Rastier nous fait remarquer que le langage n’est pas inné chez l’homme, qu’il est une espèce douée dans l’imitation. Mais que son organe du langage servirait à ‘apprendre’. En soutenant la grammaire universelle serait innée, nous retombons sur un scénario darwinien, où ce serai une adaptation de la sélection naturelle pour la survie ou la reproduction. La question qui me vient est nous savons que l’homme n’a pas de langage inné, qu’il imite son environnement et que surement le premier ‘langage’ a été constituées d’onomatopées, alors cette grammaire ‘inné’ serait venue en même temps que c’est premiers onomatopées ou elle serait apparut après l’apparition des premiers ‘mots’ ? Il est dit aussi que seul les linguistiques contestent l’hypothèse de Chomsky car tout le monde parle une langue, les seuls qui ne contestent pas cette hypothèse sont les mathématiciens, le langage des mathématiques est universel, ceux qui parlent mathématique comprennent mathématique.

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  24. Le problème évolutif de la grammaire universelle

    Nous avons vu que Chomsky a proposé la grammaire universelle : un ensemble de règle non explicitées auquel se conforme toutes les expressions des langages naturels. Nous avons également vu que cette grammaire universelle ne pouvait pas être apprise, selon la théorie de la «pauvreté du stimulus» : l’enfant qui apprend à parler n’entend jamais (et ne prononce lui même jamais) des expressions non conformes à la grammaire universelle, il est donc impossible que la grammaire universelle soit le fruit d’un conditionnement classique «essai-erreur» : celle-ci est donc inée.

    Cela soulève un problème significatif : pour expliquer l’émergence d’une propriété en psychologie évolutive, il faut en proposer une explication, c’est à dire définir son avantage évolutif. En quoi une grammaire universelle innée présente-elle un avantage par rapport à la seule grammaire régulière, qui est elle acquise par «essai-erreur» et les processus de catégorisation habituels ?

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  25. Pinker Language acquisition

    à propos du point 8: “The child language-learnig algorithm”

    Comment les enfants apprennent-ils un langage? Quelques pistes nous sont offertes pour l’instant. Nous savons que l’enfant est capable de générer des phrases qu’il n’a jamais entendu. Pour maîtriser de tel phrase l’enfant doit connaître les règles de syntaxe du langage. Or, comme les auteurs le soulignent, les enfants préscolaire maîtrisent la syntaxe sans jamais avoir explicitement appris ces règles. Plus encore les enfants doivent être capable de catégoriser les différents mots sans savoir ce qu’est un nom, un verbe, un sujet, un complément, etc.

    Ici, comme le souligne les auteurs, la capacité innée des enfants à déduire les agencements possibles du langage ne sont pas pertinente. Nous savons qu’une fois que les enfants maîtrisent les règles de la grammaire (même de façon implicite) ils sont en mesure de générer des phrases jamais entendues auparavant (c’est ce que l’on appelle la pauvreté du stimulus). Nous cherchons plutôt à savoir comment les enfants acquiert initialement ces règles qui serviront de base de pour construire tout le reste du langage.

    Une piste soutenue par plusieurs auteurs est que l’enfant utilise le contexte et la sémantique pour se former des règles internes implicites. Par exemple, les mots représentant des personnes et des choses (noms) sont toujours placés après le nom des actions (verbes). Cette piste est la plus plausible pour les auteurs du texte et me semble aussi cohérente car elle ne requiert préalablement qu’une capacité de catégorisation de base.. En effet, on peut supposer que lorsque l’enfant fait l’apprentissage de ses premiers mots le processus dépasse le simple lien entre le symbole aléatoire et le référent. L’apprentissage du nouveau mot chez l’enfant s’accompagne selon moi d’une catégorisation de ceux-ci dans des catégories innées tel que sont les choses ou les actions.

    Finalement, pour glisser mon opinion. Je pense aussi que l’homme possède des caractéristiques innées pour agencer les diverses catégories (les choses et les actions par exemple) afin de produire des propositions internes (chez l’enfant) et ce même avant l’apprentissage d’une langue. Ces proposition internes serviront à apprendre de manière très efficace le langage qui est selon moi, un produit externalisé de ce processus mentale interne.

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  26. Je comprends que les règles de la grammaire universelle est innée puisqu'un enfant apprends le langage par imitation. Toutefois, il n'explique pas comment il comprends ce qu'il dit signifie quelque chose de cohérent pour l'entourage qui l'écoute. Cependant, je ne comprends pas comment la sélection naturelle peut intervenir dans l'apprentissage du langage. Je trouve que la grammaire universelle est un sujet un peu flou car, il n'a pas de règles concrètes qui peuvent être appris, enseigner ou expliquer. J'aurais voulu qui définisse davantage le concepte de la grammaire universelle mais je comprends tout à fait de la nécessité de la grammaire syntaxique qui consiste à employer des symboles pour dénommer notre pensée.

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  27. Je me demandais, peut-on vraiment parler de pauvreté du stimulus dans l’acquisition du langage? De ce que je comprends, la pauvreté du stimulus est l’absence d’exemple négatif lors de l’apprentissage du langage, puisque les parents parlent en respectant la grammaire universelle, les enfants n’ont donc aucun exemple négatif. Si nous intégrons seulement ce que les enfants entendent, je n’aurais aucun choix que d’être d’accord. Par contre, j’ai l’impression qu’une grande partie du langage est oubliée.
    Nous pouvons probablement nous entendre que le langage sert à transmettre de l’information d’un individu à un autre. Je crois aussi, que l’humain a un besoin inné de traiter l’information, afin de faire les bonnes choses à faire.
    Une autre prémisse, afin de mieux comprendre mon point de vue, serait d’expliquer du moins en partie l’utilité des règles de grammaires. Nous pourrions penser un monde imaginaire ou la grammaire n’existerais pas. Dans ce monde, chaque phrase serait un mot. Les enfants n’auraient pas à mettre d’effort pour apprendre la grammaire, mais ils seraient incapables d’apprendre l’ensemble du vocabulaire, et donc incapable de dire l’ensemble de leur penser. La grammaire permet une économie immense dans l’apprentissage, car elle nous permet de réduire par beaucoup le nombre de mots ou même de racine de mots à apprendre, seulement en apprenant quelques règles qui permettront de diminuer l’ambiguïté de l’information transmise d’une personne à l’autre.
    Maintenant pour en arriver au point, dire que les enfants n’ont aucun exemple négatif dans l’acquisition du langage est totalement faux, si on considère l’utilisation qu’ils feront de cette information. Car au-delà des phrases qu’ils entendent se trouvent les attentes qu’ils se font face à l’information qu’ils reçoivent par le langage. Donc, s’ils ont des attentes faces à une phrase et découvre que cette phrase ne veut pas dire ce qu’il pense, ça ne compterait pas comme un exemple négatif?

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  28. Le langage est une compétence complexe qui a des caractéristiques innées comme la grammaire universelle, qui fonctionne largement comme l'ensemble de tous les langages humains. Celle-ci est façonnée dans le but de réagir à des stimuli positifs (chargés d'une information quelconque, quelle soit physique ou mentale), ce qui crée l'effet de pauvreté du stimulus empêchant notre avancement cognitif par manque de stimulus. Par exemple, jamais dans a vie un être humain apprendra quoi que ce soit suite à la présentation d'un non-mot puisque ce dernier n'apporte aucune information concrète, ce qui en fait un stimulus négatifs.

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