Saturday 11 January 2014

10b. Harnad, S. (unpublished) On Dennett on Consciousness: The Mind/Body Problem is the Feeling/Function Problem

Harnad, S. (unpublished) OnDennett on Consciousness: The Mind/Body Problem is the Feeling/Function Problem

The mind/body problem is the feeling/function problem (Harnad 2001). The only way to "solve" it is to provide a causal/functional explanation of how and why we feel...

Dubuc, Bruno (2016) Qu’est-ce que la conscience? Le cerveau à tous ses niveaux

Chalmers, D. (2010). L’esprit conscient. À la recherche d’une théorie fondamentale.




16 comments:

  1. Il semble que la question du problème difficile de la conscience s’enlise sur des a priori : on choisit un « camp » et on réfléchit en fonction de cette position. Dans un camp, on tient le phénomène d’avoir conscience, ou le « ressentir », comme quelque chose de non reproductible par définition : si le robot dit « ouch ! » lorsque je le pince, c’est qu’il « simule » l’émotion qui y est liée, mais ne l’a « ressent » pas vraiment (un peu comme l’aspirateur simulé ne ramasse pas vraiment la poussière). On nie a priori que la « conscience » puisse émerger par un assemblage mécanique, quelque sophistiqué qu’il soit : on ne produira jamais que des zombies. Dans l’autre camp, on définit la « conscience » comme un phénomène à corréler et prédire comme le reste des fonctions cognitives, évitant d’en faire un problème « insoluble » par définition (et évitant selon l’autre camp le « problème » lui-même…)

    En fait, si nous avions un robot qui débarque sur Terre, ambassadeur d’une civilisation extra-terrestre très avancée, qui nous dit « croire » qu’il a les mêmes « ressentis » que nous, en fonction de sa compréhension des explications que nous en faisons, serions-nous prêts à le croire ? Nous ne pourrions rentrer dans sa tête et nous pourrions soulever le fait qu’un robot ne peut pas démontrer qu’il a le même « ressenti » que nous. Peut-être que les E.T. ont programmé leur robot pour simuler le « ressenti » alors qu’il ne l’a pas vraiment. Est-ce que cela signifie qu’on ne sera jamais satisfait d’un robot qui nous dit « croire » qu’il a des « feelings » ? En fait, dans cette expérience de la pensée, on peut remplacer le robot par un véritable E.T. (produit de l’évolution sur sa planète, comme nous), qui se fait passer pour un robot et prétend toujours « ressentir » comme nous. Serions-nous prêts à le croire ? Et si, devant nos doutes, l’E.T. finissait par nous avouer qu’il est aussi un organisme biologique comme nous, changerions-nous de perspective par rapport à sa croyance à l’effet qu’il « ressent » tout comme nous ?
    Et si pressé d’expliquer s’il sait comment et pourquoi la « conscience » existe, l’E.T. nous disait qu’il ne sait pas non plus, est-ce que ça rendrait son supposé « ressenti » moins plausible ? Et s’il avait une explication, mais qu’elle était liée à une composante de son cerveau que nous n’avons pas, nous les humains, considérerions-nous que la « conscience E.T. » n’est pas la même que la nôtre et que les E.T. ne « ressentent » pas vraiment comme nous. La comparaison avec les animaux terrestres est bancale, car ces animaux ne peuvent exprimer ce qu’ils « ressentent ». Oui, ils grimacent et crient sous la douleur, mais cela n’est peut-être que des réflexes (computation).

    Y a-t-il un a priori anthropique qui teinte toute la discussion du problème difficile de la conscience ? C’est comme si on disait que l’expliquer est une contradiction en soi : comment être certain de notre explication, peu importe ce qu’elle est ? Même si je réussis à retirer le « ressenti » à quelqu’un en testant mon explication, je ne pourrai me fier entièrement à ce que dit le cobaye pour le démontrer (comment savoir si en état de « non ressenti » on ne « ressent » effectivement plus rien ?). Après tout, on explique beaucoup de choses de l’univers physique mais on ne demeure sûr de rien…

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    1. Faut pas confondre le « problème de autres esprits » (comment constater si un autre être ressent?) avec le « problème dur » (comment expliquer comment et pourquoi les organismes ressentent?).

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  2. La réponse à la vraie question, c’est-à-dire pourquoi et comment nous avons le ressentit?, n’est pas simple et engendre bien des domaines à ce contredire, à étoffer certaines théories, à inventer de nouvelles méthodologies, etc. Pourtant, personne n’a réussi à élucider ce mystère présent à tout moment dans notre tête, celui même qui tente d’élucider ce mystère. La pensée, les sentiments, notre subconscient, toutes ces capacités encore aujourd’hui inexpliquées.
    Gould et Lewontin sont des biologistes évolutifs et tentent d’expliquer la présence et la pertinence de certaines structures chez les organismes. Dans l’article << Les pendentifs de Saint Marc et le paradigme panglossien : une critique du programme adaptationniste>>, se trouve une explication évolutive pour le développement de certaines structures ou traits. En résumé, cette théorie explique que pour construire une coupole, il faut absolument la présence de piliers qui sont reliés par des arches. Il apparait donc une structure en forme de triangle au sommet de chaque pilier. Cette partie est vitale pour soutenir la voûte, elle ne travaille pas pour elle-même. Ils appellent cela des pendentifs. Le pendentif n’existe pas pour apporter quelque chose de particulier à la plus grande construction (par exemple l’église) mais simplement parce que l’existence de la coupole nécessite l’existence de cette structure.
    Gould prétend que plusieurs aspects de notre culture seraient des pendentifs. Il affirme même que le langage en serait un. Selon son point de vue, serait-il possible que le ressenti soit un pendentif? Et si oui, un pendentif pour quoi? Le langage?
    Cela impliquerait en plus qu’il existe un but évolutif pour les organismes et les structures de ceux-ci… Bref, de mon point de vue, le mystère du ressenti ne fait que rendre compte de la chance que nous avons d’être en vie et de ressentir.

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    1. L'analogie avec les pendentifs (ou écoinçons) n'explique rien: Ça indique juste que parfois il y a des structures (surtout spatiales) qui sont des effets secondaires d'autres structures qui ont la fonction primaire. Cette analogie n'explique ni la grammaire universelle ni le ressenti. Ça ne fait que soulager celui qui cherche une explication fonctionnelle, causale, pour un trait apparement superflu, mais n'en trouve pas une! (Dans le cas du ressenti le problème est vraiment trop profond et difficile pour nous laisser nous contenter avec une vague analogie comme ça!)

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  3. Jusqu’ici, je comprenais ou du moins, je pensais comprendre le problème difficile. « Pourquoi et comment nous ressentons ce que nous ressentons. » Je me disais, et bien ça ne doit pas être si difficile, il suffit de trouver une raison et le tour est joué. Je me suis ensuite mis à réfléchir à propos de ce problème, probablement comme la majorité d’entre vous. J’ai réussi à trouver quelques raisons plausibles qui explique comment le fait d’avoir le ressenti pourrait avoir un effet sur mon comportement. Par contre, plutôt que de trouver pourquoi et comment nous avons le ressenti, je trouvais dans quoi le ressenti peut être utile. Par contre, même si le ressenti nous serait utile, ça n’explique toujours pas pourquoi il est là. Techniquement, nous pourrions très bien agir de la même façon sans ressentir. Pratiquement, nous avons le ressenti et nous l’utilisons, il nous est donc définitivement utile.

    Dans le texte de Dennet, il mentionne que la science à la troisième personne ne sera jamais capable d’expliquer les corrélations entre l’activité cérébrale et l’expérience de la même façon qu’un chimiste peut expliquer la liquidité de l’eau par sa structure moléculaire.

    Une analogie approprié pour la question difficile serait plutôt de demander à un chimiste d’expliqué pourquoi et comment est-ce que l’eau existe? Une question qui ne sera jamais expliqué tout comme celle du problème difficile.

    D’un autre côté, l’utilité du ressenti ou du moins de ces corrélats cérébraux devra être expliqué non pas pour répondre au problème difficile, mais plutôt faisant parti de la réponse au problème facile.

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  4. Dans son article The Fantasy of First-Person Science, Dan Dennett décrit la méthode de recherche qui, selon lui permettra de résoudre le problème dur de la cognition, à savoir : pourquoi et comment a-t-on un ressenti?

    Sa méthode, qu’il nomme hétérophénoménologie, consiste à recueillir absolument toutes les données possibles sur un sujet qui expérimente le ressenti. Cela inclut, bien sûr, les données strictement physiologiques mais également les expressions faciales du sujet et la description qu’il fait de son ressenti.

    Dennett soulève plusieurs questions par rapport à sa méthode, majoritairement relatives à la description que fait le sujet de son ressenti, qu’il discute dans son article :
    1) Comment savoir si le sujet est honnête dans sa description de son ressenti?
    2) Que faire si je sujet n’est pas capable d’exprimer son ressenti?
    3) Et si le sujet avait l’impression de ressentir plus ou moins que ce qu’il ressent réellement?
    …. Etc.

    Dans sa réponse à Dennett, monsieur Harnad critique – de manière assez discourtoise, il faut le dire – non pas la méthode de Dennett elle-même, mais la valeur que lui donne Dennett. En effet, Dennett prétend que sa méthode devrait permettre de résoudre le problème difficile de la cognition alors que, pour Harnad, cette méthode est, au mieux, une très bonne méthode de détection de mensonge. Selon Harnad – et je crois être d’accord avec lui sur ce point – la méthode de Dennett ne permettra jamais d’expliquer causalement le pourquoi et le comment du ressenti. On recueille des données sur différents paramètres du sujet, qui trouveront probablement chacun leur explication causale, mais cela ne nous permet pas d’expliquer causalement pourquoi, mis ensemble, ils génèrent un ressenti.

    Harnad considère que Dennett est totalement à côté du sujet, et que toute sa discussion sur la valeur du témoignage du sujet est totalement inutile dans le cadre de la résolution du problème dur : peu importe si le sujet décrit mal ou peu ou pas son ressenti, la seule chose qui doit compter est le fait qu’il y ait un ressenti et que l’on veuille chercher à l’expliquer.

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  5. Après avoir lu la majorité du texte « Qu'est-ce que la conscience Le cerveau à tous ses niveaux » de Bruno Dubuc, j'aimerais seulement soulever quelques petits points que j'ai trouvé intéressants.

    Premièrement, assez tôt dans le texte, il aborde ce qu'il décrit, en empruntant les mots du Thomas Nagel, « l'effet que cela fait d'être soi ». Ainsi, il met en lumière un concept auquel, (après tant de cours à parler de la conscience et tout…) je n'avais encore jamais réfléchi. Je n'avais même pas encore pensé que le ressenti était subjectif et propre à chacun. C'est logique pourtant, car chacun a sa propre conscience qui est unique. Pourquoi une certaine personne préfère-t-elle le bleu et une autre le rouge? Alors, contrairement au mécanisme du cœur ou du intestins qui est identique pour chaque êtres humains, la conscience elle est personnelle et subjective. C'est probablement une des raisons pour lesquelles son étude et son analyse est si complexe, car contrairement à la majorité des études scientifiques qui portent sur un mécanisme commun, l'étude de la conscience recquiert une approche plus vaste. On peut donc faire appelle à la philosophie, à la linguistique, aux sciences cognitives…

    Par la suite, je ne crois pas que nous ayons parlé de connexionnisme jusqu'à présent? Ce n'est pas pertinent? Parce que nous avons presqu'étable que la conscience ne relevait pas uniquement de la computation, mais alors peut-être que ce qu'il manque ne serait que le connexionnisme? Parce que ce que j'ai trouvé intéressant dans le texte c'est l'idée du dualisme. Je sais que vous l'avez mentionné à quelques reprises en classe mais je n'avais pas vraiment compris ce à quoi vous faisiez référence. Avec cette lecture c'est un peu plus clair, surtout lorsqu'on parle du dualisme de propriété, qui fait écho à ce que Chalmers expliquait dans on texte lorsqu'il mentionnait que la conscience devait suivre les lois naturelles, ne pas bousculer les lois de la physique, sans nécessaire les suivre. Chalmers disait qu'il existait peut-être d'autres sortes de lois, de forces. C'est exactement le cas dans le dualisme de propriété : il y a de la matière physique et de la matière mentale. Donc la conscience est dans le cerveau (organe physique, observable) mais il y a une autre dimension qui se passe, soit la matière mentale, un nouveau concept. Si on veut réellement exploré ce concept, il ne faudra pas que les scientifiques se bornent aux concepts/techniques qu'ils connaissent déjà; ce sera impossible d'aller plus loin, il faudra innover, beaucoup, mais je crois que c'est possible. Après tout, nous connaissons de plus en plus tant de choses dans l'univers, pourquoi serions-nous incapables de nous comprendre nous-mêmes? Moi, j'y crois.

    Finalement, ce texte m'a fait réalisé que les sciences cognitives, bien que ce soit un domaine relativement récent, a beaucoup de contenu et ce contenu est très riche et varié; il faudra donc beaucoup plus qu'un seul cours d'Université pour comprendre ne serait-ce que le début de l'étendu de tout ce que ça englobe. Tout de même, il est plaisant de se poser des questions qui sont, pour l'instant et probablement bien longtemps, insolvables (et qui laisse place à une quantité incroyable de points de vue et d'argumentation plus convaincants les uns que les autres…).

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  6. There is an important distinction to make between the hard problem of consciousness and the easy problem of consciousness. The easy problem of consciousness consist of explaining all our capacities in terms of causes and effects. What is sought is the causal mechanism underlying our know-how. The hard problem of consciousness resides in finding the causal function of our subjective experience. Why do we feel pain? It feels like something to burn your fingers after accidentally grabbing a hot frying pan. Yes, pain allows us to avoid what could potentially harm us in the future, but why does it have to feel like something to get a burn? Couldn’t organisms just do their thing without feeling what is going on in their bodies, after all, we are causal systems, nothing else. Neuroscientists have a good understanding of how pain stimulus travels along the spinal cord. They can also tell us how aversive stimuli are imprinted into the brain. But they are unable to tell us why is there anything like feeling. From that point of view, it’s hard to conceive how anyone could access someone’s subjective reality knowing that it is causally fathomless following the methods of objective science.

    There is a method elaborated by Dennett that, he supposes, allows us to get a detailed representation of a person’s mental world. Dennett rejects the idea that a first-person science can by itself answer the questions about consciousness. The only interest a first-person science has is conscious experience, that is, what a person experiences from, and only, that person’s perspective. A third-person science gives importance to brain processes and behavior for example. Having that in mind, the closer we can get to someone’s subjective reality is by collecting data on what the person says and does and by measuring all internal activity occurring in the individual. This method is called heterophenomenology. This method, of course, doesn’t allow us to feel what another person feels. It give us a portrait of an individual. By doing so, it should be possible to schematize conscious experience and correlate it with third-person data.

    I am sure Dennett is aware of the difficulty to understand the causal function of consciousness. That being said, it shouldn’t stops us from trying to understand everything that is going on inside a conscious organism. We’ve talked about it, cognitive science’s aim is to understand and create a machine that has the same capacities has a human. We should not care about whether we understand or not the causal function of consciousness. Consciousness is maybe just an emergent property some objects in the universe have.

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  7. Selon Dennett la conscience serait une illusion car elle n'est que l’introspection et selon lui, un zombie est l'équivalent d’un humain, car il peut tout décrire ce qu’il a accès à décrire, et agit comme un humain dans le monde, donc n’est pas différenciable. Dennett se concentre sur le mot expérience, qui a juste titre, explique que même un zombie philosophique peut témoigner de toute son expérience. Dennett pense que le ressenti, ou même le problème difficile, est une illusion et que c’est la même chose qu’avoir l’expérience de quelque chose. Il souhaite donc que nous ne voyions pas un problème difficile de la conscience, mais qu’on travaille à une méthode scientifique pour l’étudier. Pour lui, il n’y a pas de zombie philosophique, soit un système 100% semblable à humain dans ce qu’il peut faire, mais qui ne n’est pas conscient. Pour lui, c’est la même chose, car la conscience n’est que l’expérience de ses pensées, de ses croyances et un zombie pourrait décrire les expériences qu’il vit. Dennett parle de l'heterophenomenologie qui serait un mixte de l'observation psychophysiologique et l'introspection méthodique. On essaie avec cette méthode de montrer une corrélation entre des zones du cerveau et des descriptions d’expérience personnelle. Dennett explique que le problème difficile est la croyance qu’un T3 n’est pas équivalent aux êtres conscients, mais pour Dennett, la conscience n’est qu’une illusion. De plus, Dennett explique que Chalmers proposerait une méthode qui ressemble beaucoup à l’hétérophénoménologie. Pourtant Chalmers semble aller plus loin que Dennett. D’abord, en expliquant que relater son expérience n’est pas l’équivalent que d’en avoir conscience. Pourtant, je ne vois pas ce que cela apporte et je ne vois pas d’explication supplémentaire sur l’explication de comment et pourquoi cela se produirait. (Vu dans un Ted Talk) Chalmers pousse à explorer au-delà de notre conception actuelle de la physique, car il explique que la conscience n'est pas étudiable par la science actuelle et qu’on ne peut qu'être spéculatif pour imaginer un complément à notre compréhension du monde physique qui inclurait la conscience comme élément de base. Ce que pense Chalmers c’est qu’on ne peut étudier la conscience et qu’on doive trouver une nouvelle façon de voir les choses pour arriver à l’expliquer.

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  8. Pour Harnad, il faut parler de ressenti et cela ne s’expliquerait pas. L’addition de toutes les cellules du corps crée un ressenti des perceptions. Importance de distinguer, pensée, ressenti et expérience qui ne réfère pas à la même chose. Au final, on peut se demander si le débat n’a pas vraiment lieu d’être, car il semble que chacun part de son côté avec une définition différente. Il est évident qu’ils ne s’entendront pas sur le reste s’ils ne s’entendent pas sur la définition de départ. Pour Dennett on parle d’expérience, pour Chalmers, la conscience, et pour Harnad le ressenti. Je crois, et sans prêcher pour ma paroisse, que le ressenti est effet plus précis et moins équivoque. Être en mesure de parler de son expérience, même si certains phénomènes sont inconscients, n’est pas la question. Pourtant c’est ce que tente de répondre Dennett (lie detector selon Harnad). Il est bien connu que nous ne sommes pas en mesure de mettre en mot à tout moment tout ce qui peut se passer en nous, mais lorsque nous pouvons le faire, nous pouvons également décrire un certain ressenti qui accompagne cette expérience. La question est plutôt d’expliquer comment ce ressenti survient, et surtout, à quoi cela sert à un organisme d’être en mesure d’avoir un ressenti, plutôt que de simplement qu’agir dans le monde. Harnad veut une explication causale du ressenti et non pas seulement dire que le ressenti n'existe pas vraiment. Pourtant, selon ce qu’on peut lire, de toutes parts, aucune explication ne semble apparaître, autre que des spéculations selon Chalmers. Pour Harnad, l'explication viendra d'un modèle qui passe le test de turing et on ne peut demander plus. L'idée du test est de reproduire une machine qui fait tout ce que nous faisons. Après cela, on ne pourra jamais savoir si cette machine a une conscience, mais nous aurons été au bout de ce que nous pouvons espérer et l'explication causale de cette machine sera l'explication de la conscience, Si cela est possible. Cela, même si on ne saura jamais si la machine aura réellement le ressenti.
    Le débat sur cette question est entre deux groupes selon Dennett, mais il semble que Harnad ne souhaite pas être dans le 2e groupe et parle donc d’un 3e groupe. Le premier dit que la conscience n’est qu’une illusion et un épiphénomène et qu’on peut réussir à l’étudier scientifiquement en acceptant l’étude de l’introspection. (je trouve cela ironique, car dans l’étude de la cognition, il a déjà été démontré par les premiers pas de la psychologie expérimentale que l’introspection ne répondait pas à la question explicative, plutôt qu’une description personnelle. Le deuxième groupe dit que le premier groupe ne parle pas de la conscience, ou du ressenti et qu'aucune explication ne permet d'expliquer la comment et pourquoi nous avons quelque chose de plus qu’un supposé zombie.

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  9. Il semble également que beaucoup des arguments sont au niveau des mots utilisés. Par exemple, Harnad soutient que c'est le ressenti qu'il faut attaquer, mais cela n'est même pas pris en compte par Dennett qui ne parle que d'expérience et Chalmers de conscience. Ce sont des mots équivoques et le fait de les utiliser permet de trop facilement imaginer une solution au problème, mais qui inévitablement passe à côté de ce qui est vraiment en jeu, selon harnad, soit le ressenti.
    Au final, il y a deux positions, penser que la prédiction et la corrélation des fonctions et des régions est suffisante et que la conscience n'a pas à être expliquer, car elle n’est qu'un phénomène qui émerge, et ceux qui pensent que quelque chose manque à l'expérience, le ressenti. Donc ceux qui ne voient que le problème facile et ceux qui voient le grand.
    Par contre, Harnad semble pessimiste sur la résolution du problème difficile et on peut se demander comment explorer, si ce n’est pas empiriquement comme le suggère Dennett? Soit on ne peut avancer, soit on passe à côté. Il me semble que pour le moment, le mieux qu’on puisse faire c’est poursuivre les travaux en neuroscience, sachant qu’ils ne répondront probablement pas à la question difficile, mais au mieux, pourront donner des pistes de solution? Ou comme Chalmers propose, on explore des idées qui peuvent âtre plus spéculatives, dans l’espoir d’arriver avec un modèle nouveau ? Sinon on s’avoue vaincu?

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    1. le groupe un ne parle pas d'un phénomène qui émerge en fait, car ils ne considèrent pas qu'il y a un phénomène, cette émergence est une illusion.

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  10. Selon Turing, une fois que l'on a répondu à la question "facile": "comment et pourquoi fait-on tout ce que l'on fait ?", on aura automatiquement expliqué comment fonctionne notre cerveau et toutes les questions en lien avec l'epérience. Mais le philosophe Dan Dennett lui ajoute qu'après y avoir répondu on aura répondu à toutes les questions qui existe sur le sujet. Dan Dennett semble très drastique dans ces propos il a entre autre insinué que le fait qu'une question de soit pas solvable, n'est plus une question et n'est pas important (sans contenu).

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  11. L’esprit conscient (cielo+question)

    Dans sa thèse Chalmers tente d’établir une théorie fondamentale pour expliquer la conscience.

    Il explique premièrement que l’état de la question soulève actuellement deux problèmes : le problème facile, comment le cerveau traite-t-il les stimulations environnementales, comment intègre-t-il l’information, comment produisons-nous le compte rendu de nos états interne; et le problème difficile, pourquoi le traitement de l’information s’accompagne-t-il de l’expérience d’une vie antérieure.
    L’auteur avance-t-il que la conscience serait la somme des expériences vécues dans une vie antérieure, à l’image de la réincarnation ou parle-t-il plutôt d’expériences acquises de nos ancêtres (théorie évolutionniste)?

    Selon l’auteur, son explication ne serait pas une résolution définitive au problème difficile, mais plutôt une redéfinition du problème (affirmation de l’auteur qui à mon sens semble être une antithèse à son objectif de départ).

    Dans son analyse l’auteur, se soumet à trois contraintes : prendre la conscience au sérieux, prendre la science au sérieux et tenir la conscience comme phénomène naturel.
    Ce que l’auteur entend par la première limite est qu’il prend de prime à bord la conscience comme existante; en opposition aux processus de négation du phénomène étudié jusqu’à preuve du contraire.
    La deuxième limite contraint l’auteur à rester compatible avec les sciences contemporaines, lui permettant toutefois de les dépasser si le besoin s’impose.
    La troisième limite cadre la conscience sous les lois naturelles, ce qui se rapporte entièrement, à mon sens, à la deuxième limite.

    Ainsi de cadrer la discussion entourant les problèmes que pose la conscience.

    Bien que je comprenne la méthodologie, la conclusion de l’auteur m’échappe complètement. Quelqu’un pourrait l’expliquer à frère cadet?

    Merci

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    1. David Chalmers : comment expliquer la conscience; TED Talk 2014 (clarification)

      Chalmers soulève le point que le problème de la conscience est un problème en rupture avec le schéma des sciences physiques classique, soit que la physique explique la chimie, la chimie explique la biologie et la biologie explique la psychologie. Or, la psychologie ne peut cependant pas expliquer la production de la conscience (ou d’expérience subjective, de libre arbitre), prenant en considération que la première limite est vraie (la conscience comme existante).

      Cette rupture, caractérise le sujet de la conscience comme anomalie dans l’optique des sciences, et donc ce qui rend légitime le fait d’étudier la conscience par de nouvelles méthodes. Chalmers qualifie ces méthodes d’idée radicale et pouvant paraitre folle quant aux perceptions de la science.

      La première idée folle est que la conscience serait fondamentale, soit comme une composante essentielle de l’univers. Il suggère donc d’étudier les lois fondamentales qui gouverneraient la conscience pour donner une teneur légitime au phénomène; à l’image du développement des lois fondamentales de l’électromagnétisme qui dépassèrent le cadre scientifique de son époque. Ce qui explique les limites deux et trois, soit de ne pas entrer en désaccord avec les lois de la physique, mais aussi peut-être de les dépasser.

      La deuxième idée folle est de partir la réflexion de l’hypothèse que tous systèmes pourraient posséder un certain degré de conscience (panpsychique). Ce qui part de l’idée que là où il y a traitement d’information, il y a conscience. Tononi, avance notamment la théorie de Phi, qui permet de mesurer la quantité d’information intégrée dans un système; un niveau élevé de Phi révèle un niveau élevé de conscience.

      La thèse de l’auteur n’est donc pas une résolution du problème de définition de la conscience, mais plutôt des pistes de recherches vers une résolution, puisque la conscience est un phénomène subjectif (voir problème de l’autre esprit) alors que le reste du champ scientifique physique est objectif par son observation.

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  12. Texte de Chalmers. Dans l'introduction "Prendre la conscience au sérieux", Chalmers clame haut et fort que pour avancer dans les neurosciences et les sciences cognitives, il faut se pencher sur le problème de la conscience et, pour se faire, reconnaître tout d'abord qu'elle existe. Car, il est vrai, on ne connaît encore rien de la conscience en soi et de comment elle fonctionne. Il faut donc aller au-delà du problème facile qui consiste à expliquer le fonctionnement du cerveau.
    Pour l'auteur la conscience est un phénomène naturel. Donc soumis à des lois de la nature. L'auteur cherche donc à élaborer une théorie en accord avec les sciences naturelles mais qui n'aurait pas les mêmes méthodes que celles-ci pour expliquer cet élément complexe. Il faudra donc tout d'abord procéder par un travail philosophique avec de s'atteler à un travail scientifique en soi

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